DPE requis pour l’éligibilité au PTZ en 2025
Un chiffre, une date, et tout bascule : à partir du 1er janvier 2025, le prêt à taux zéro pour l’achat d’un logement ancien avec travaux ne sera plus accessible sans un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) satisfaisant. Les biens classés F ou G seront tout simplement exclus de ce coup de pouce financier. Longtemps perçu comme une formalité, le DPE devient désormais la clé d’entrée incontournable pour décrocher ce financement.
Ce virage s’inscrit dans une politique assumée : privilégier les logements performants, encourager la rénovation énergétique et concentrer les aides publiques là où elles peuvent vraiment transformer le parc immobilier. Pour les propriétaires, l’anticipation de ces nouvelles règles s’impose : attendre, c’est risquer de voir son projet immobilier freiné net.
Plan de l'article
Le prêt à taux zéro dans l’ancien : qui peut en bénéficier et pour quels projets ?
Le prêt à taux zéro (PTZ) demeure un pilier du financement pour les primo-accédants. Son principe : faciliter l’achat d’un logement ancien à rénover, à condition d’en faire sa résidence principale dans l’année suivant l’acquisition.
Mais ce n’est pas un libre accès : seuls les ménages dont le revenu fiscal de référence reste sous un plafond, variable selon les zones géographiques et la taille du foyer, peuvent y prétendre. Cette sélection vise à réserver l’aide aux foyers modestes ou intermédiaires et à stimuler la remise en état du patrimoine ancien.
Le projet doit aussi comporter des travaux représentant au moins 25 % du coût total. On parle ici de rénovations substantielles : isolation, chauffage, modernisation des installations, remise aux normes. Le montant du PTZ, lui, dépend du coût de l’opération, de la localisation et du nombre de personnes dans le logement. Un plafond limite la part du coût total finançable par le PTZ, généralement à hauteur de 40 %.
Pour s’y retrouver, voici les critères d’éligibilité synthétisés :
| Critère | Exigence |
|---|---|
| Nature du logement | Ancien avec travaux lourds |
| Usage | Résidence principale |
| Plafonds de ressources | Variables selon zones et composition du foyer |
| Part des travaux | Minimum 25 % du coût total |
Pas de place à l’improvisation : les règles sont strictes. Le logement doit respecter toutes les conditions, et les travaux doivent être terminés dans les trois ans. L’acquéreur s’engage à ne pas dépasser les plafonds de ressources et à occuper le logement. À la clé, un prêt immobilier sans intérêts, en complément des autres financements ou de l’apport personnel.
DPE obligatoire en 2025 : ce qui change pour l’éligibilité au PTZ
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) prend une nouvelle dimension à compter de 2025. Désormais, impossible de prétendre au PTZ dans l’ancien si le logement reste une passoire thermique. Seuls les biens classés de A à E sur l’étiquette énergie restent dans la course. Si le bien affiche un DPE F ou G, il faut impérativement engager des travaux de rénovation énergétique pour remonter la note avant d’obtenir le financement.
L’objectif affiché est clair : sortir les logements énergivores du marché, responsabiliser les transactions et accélérer la montée en gamme du parc existant. Plus question de repousser les travaux à plus tard : le dossier de prêt doit inclure un audit énergétique récent et, si nécessaire, les preuves que les travaux éligibles permettront d’atteindre la classe minimale requise. Les banques exigent désormais un DPE actualisé et vérifient la consommation annuelle d’énergie primaire du bien.
Trois conditions majeures s’appliquent désormais :
- DPE obligatoire à l’appui du dossier de prêt
- PTZ interdit pour les logements en F ou G, sauf rénovation immédiate et documentée
- Preuve attendue par la banque de la performance énergétique après travaux
Ce changement frappe de plein fouet investisseurs et primo-accédants : il faut intégrer le coût et la planification des rénovations dans le montage financier. Désormais, la performance énergétique du logement pèse aussi lourd que l’adresse ou le prix dans le choix du bien.
Jeunes ménages et nouvelles règles du PTZ : quelles conséquences concrètes ?
Pour les jeunes ménages, souvent primo-accédants, la marche s’élève. Devenir propriétaire nécessite désormais de composer avec le DPE pour espérer décrocher un prêt à taux zéro. Si le PTZ reste accessible sur le papier, la réalité du terrain s’est complexifiée. Le diagnostic de performance énergétique est désormais incontournable dans le dossier de financement. Pour les logements anciens, seule une rénovation énergétique solide, planifiée et chiffrée, permet de monter un dossier crédible.
Les banques réclament des preuves concrètes de la faisabilité des travaux éligibles, souvent via un artisan Reconnu garant de l’environnement (RGE). Les devis détaillés sont exigés, tout comme un plan de financement intégrant les autres aides disponibles : MaPrimeRénov, CEE, aides Anah. Parfois, le recours à l’éco-PTZ s’avère stratégique, surtout pour absorber un reste à charge ou étaler les remboursements.
Voici ce que vivent concrètement les jeunes acheteurs :
- Délais allongés : le temps de rassembler diagnostics, devis et accords de financement s’étire.
- Risque d’exclusion : certains projets capotent faute de pouvoir assumer le coût initial des rénovations.
- Accompagnement quasi systématique : l’aide d’un conseiller ou d’un courtier devient presque indispensable pour boucler le dossier.
Le prêt immobilier ne suffit plus. Les acquéreurs doivent anticiper tout le parcours : repérage du bien, obtention d’un DPE, montage des dossiers d’aides, engagement sur la performance énergétique. Le financement se complexifie, la sélection des dossiers s’intensifie, mais une certitude se dessine : le marché immobilier français s’oriente, enfin, vers des logements plus sobres et plus performants. Reste à voir qui saura franchir la ligne d’arrivée et transformer ces nouvelles règles en opportunité plutôt qu’en frein.